Prêt immobilier : les refus augmentent alors que les taux baissent 

Les spécialistes du marché immobilier sont troublés par l’extrême prudence de la banque. A titre de rappel, cette prudence est due aux taux d’intérêts très bas qui risquent de doper les ventes. Avant la crise sanitaire, le taux de refus des dossiers de crédit immobilier se limitait à 5,5%. Or, aujourd’hui, à cause du confinement, cet indicateur a explosé jusqu’à 17% de refus. Les réseaux de courtiers sont abasourdis par un tel taux de refus qui n’a jamais été vu précédemment.

Les profils « bancables » se raréfient

D’abord, les établissements bancaires sont inquiétés par la conjoncture économique qui prévaut en cette année 2020 et se passera certainement en 2021 et dans les années à venir. Ces établissements sont encore plus inquiets si leurs prospects se trouvent parmi les professionnels ou salariés les plus touchés par les baisses d’activités ou la compression de personnel, dues au confinement. Évidemment, les dossiers de crédit de ces agents économiques, actifs ou chômeurs, risquent de souffrir. Ils peuvent même être rejetés. Une vague de nouveaux chômeurs en 2021 va certainement amplifier les détresses de la banque, surtout pour les crédits immobiliers accordés pour une durée de remboursement de 15, 20 ou 25 ans. Pour les prochains contrats qui s’attribuent à un taux moyen de 1% environ pour 15 ans ou un taux de 1,2% pour 20 ans, c’est un taux qui permet un crédit à bon marché du côté de l’acheteur, mais incite la banque à refuser la demande.

Un manque à gagner pour les banques

Les taux bas, voire très bas, rendent les banques plus craintives. Il y a le paradoxe où les acheteurs se permettent un logement avec la baisse des taux immobiliers, d’une part, et la banque qui devient de plus en plus minutieuse avec le resserrement des taux, d’autre part. La banque voit moins d’intérêt, moins de profit, avec des taux si bas et l’activité de crédit immobilier se limite à conquérir de nouveaux clients.

Outre le refus de la banque, les vendeurs sont contaminés par les restrictions. Ils cherchent à constater plus de preuves de solvabilité des acquéreurs avant de s’engager avec une promesse de vente. Certains vendeurs exigent même un accord de principe via la banque, alors que celle-ci risque de refuser encore plus de demandes de crédit immobilier avec ce taux bas appliqué sur le marché en général.